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Tremblay-Michaud

Employeurs, contrôler les impacts à venir!

Nous le savons tous, l’année 2020 a eu des répercussions inégalées sur le marché du travail. Arrêts temporaires, mises à pied, contrats reportés : c’est un gel de presque l’ensemble des industries que nous avons connu au mois d’avril. En conséquence, un support financier a rapidement été mis en place par le gouvernement afin d’assurer un revenu minimal aux Canadiens. La Prestation canadienne universelle (PCU), six mois après le début de la crise, bénéficie encore à plus de 4 millions de Canadiens.

Cette mesure, louable soit-elle, a eu des effets dévastateurs auprès des employeurs ayant une majorité d’employés au salaire minimum. L’industrie des services, de l’agriculture et les employeurs avec une majorité d’emplois saisonniers ont eu la vie dure. En proposant des critères d'admissibilités plus souples que ceux de l'Assurance-emploi, bon nombre de Canadiens ont choisi de rester à la maison plutôt que d’aller travailler. Alors que certains employeurs se contentent d'attendre la fin de la PCU pour que la situation s’améliore, le gouvernement fédéral indique vouloir prolonger à nouveau la PCU à l’automne par un assouplissement des conditions de l'assurance-emploi.

Des pourparlers au sein du caucus libéral laissent croire que le gouvernement veut implanter un revenu minimum garanti pour tous les Canadiens. Effectivement, le caucus demande d’adopter une résolution de politique prioritaire en ce sens, dès novembre.

Cette mesure aura un impact non négligeable sur les employeurs québécois, par une réduction considérable des emplois au salaire minimum au Québec. Pandémie ou non, la province faisait déjà face à une rareté de main d’œuvre. Le prolongement de la PCU, peu importe sa forme, impactera à la baisse le bassin d’employés intéressés à aller chercher un emploi au salaire minimum. Les employeurs ne pourront tout simplement plus trouver les candidats nécessaires pour continuer leurs opérations avec leur masse salariale actuelle.

Que seront les solutions pour maintenir les opérations des entreprises québécoises? Les emplois dans le service à la clientèle seront vraisemblablement remplacés par l'automatisation de plusieurs tâches associées. L’implantation de Chatbots automatisés et l’utilisation de l’intelligence artificielle sera utilisée au bénéfice d’une meilleure expérience client, le tout sans employé – ou presque. Et détrompez-vous, ces solutions sont déjà implantées dans la majorité des entreprises avec lesquelles vous transigez. Les PMEs sont également à considérer l’automatisation – en fait elles n’ont plus le choix. En ce qui concerne l’industrie manufacturière, l'automatisation et la robotisation vont déjà bon train. Cette industrie déplace ses chaines de production vers d'autres pays où le « cheap labor » est disponible depuis plusieurs années déjà.

Notre secteur de l'agriculture aura besoin d’une augmentation de l'immigration de la main d'oeuvre temporaire si nos producteurs veulent éviter les pertes (nous l’avons connu cette année avec le lait et les bleuets, pour ne nommer que ceux-là). Mais ceci devra bien sûr passer par un soutien des gouvernements provinciaux et fédéraux.


Le mot d’ordre à se souvenir? Planifier dès aujourd'hui l'impact de telles mesures sur votre capital humain, surtout si la PCU se prolonge en 2021 ou si le gouvernement implante le Revenu minimum garanti.


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